Le kata est un outil central dans le karaté comme dans la plupart des arts martiaux japonais et même dans tous les arts martiaux asiatiques (tao lu en kung fu, poomsé en taekwono...).

La définition donnée dans Wikipédia donne déjà une première signification: "Un kata en karaté (du japonais 型, kata, « forme ») est (...) un enchaînement codifié de techniques qui simule un combat stylisé contre des adversaires imaginaires. Le kata constitue un répertoire de techniques, dont le pratiquant doit trouver les applications possibles à travers l'exercice du bunkai (interprétation), pour ensuite les utiliser lors du kumite (combat)."

Selon Areski Ouzrout (Bunkaï, l'art de décoder les katas; Budo Editions; 2019), chaque kata, si le pratiquant prend le temps d'analyser et d'interpréter son contenu grâce aux bunkaï, proposerait la synthèse d'une méthode répondant à différentes situations d'agression.

L'étude du kata, ou des katas, accompagne le karatéka tout au long de son évolution. Le kata est un outil pédagogique important car il permet de développer de multiples compétences: les positions, les techniques, les déplacements, les changements de direction, la respiration, le rythme, la vitesse... 

Comme l'écrit Kenji Tokitsu dans son livre Méthode des arts martiaux à mains nues (1985), "il s'agit de créer l'automatisation d'une suite de gestes techniques qui vise à la réalisation parfaite des formes et mouvements, mais" [...] aussi  "y inclure dynamisme et puissance qui sont des éléments de l'efficacité". Il s'agit ainsi d'une méthode d'entraînement avec un ou plusieurs messages comprenant différents niveaux de lecture, en fonction du niveau du pratiquant. 

La particularité du style shito ryu est qu'il a été créé à partir de plusieurs branches de l'okinawa-te (ancêtre du karaté-do), empruntant ainsi les katas de chacune de ces influences. Si de passer les grades en jury d'examen officiel nécessite d'apprendre 26 kata, le style en comporte en réalité une soixantaine!

Les katas du shurité, transmis par le Maître Anko Itosu au début du XXème siècle, sont caractérisés par une grande mobilité et des techniques longues, destinées plus souvent à combattre en esquivant les attaques. L'apprentissage des katas de ce courant débute par les 5 pinan. Les 3 naïfanchi sont des katas de renforcement. Les katas bassaï-daï, basaï sho, kosokun-daï, jion sont des katas intermédiaires. Les autres sont considérés comme des katas supérieurs:kosokun sho, jiin, jiette, niseishi, unsu, gojushiho...

Les 9 katas du Nahate, diffusés par Kanryo Higaonna se préoccupent au départ de développer une posture solide et des positions fortes, comme dans les katas Sanchin et tensho. Les katas deviennent de plus en plus mobiles au fur et à mesure de la progression (seÏenchin, seïsan...). Pour en savoir plus sur cette branche, vous pouvez lire cet article tiré d'un entretien avec Oshiro Senseï - le naha-té, les racines chinoises du karaté .

Il existe aussi d'autres branches comme le Tomari-té et des branches chinoises.